Lancée par Infinity Ward fin 2003, la série Call of Duty s'est bien vite imposée comme l'une des licences phares en matière de FPS Seconde Guerre mondiale à grand spectacle, au point de supplanter pour certains la quelque peu vieillissante Medal of Honor. D'abord sur PC, puis sur consoles et notamment sur Xbox 360, où Call of Duty 2 a vite pris la tête des charts, elle a rallié des tonnes de joueurs autour de ses batailles gigantesques, férocement scriptées mais hautement spectaculaires, et ce succès ne pouvait bien sûr pas laisser son éditeur indifférent. Histoire d'accélérer un peu les choses et d'augmenter le rythme des sorties sans attendre Infinity Ward, Activision a lancé l'un de ses développeurs les plus prolifiques, Treyarch, sur la piste d'un nouvel épisode censé s'incruster dans les rayons dès la sortie de la Wii et PS3. Un an à peine après son prédécesseur, ce troisième volet a-t-il suffisamment d'atouts pour s'imposer comme autre chose qu'un Call of Duty 2,5 ?
Après la démonstration E3 du premier épisode, où de pauvres soldats soviétiques se faisaient exploser sur la Volga, après celle du second volet, riche en soldats alliés déchiquetés par des mitrailleuses haut perchées, les premières images de Call of Duty 3 diffusées lors de la présentation nous montrent l'explosion d'un camion allié et le carnage qui s'en suit pour ses occupants.
Voila la vidéo du jeu: http://www.gamevideos.com/video/id/4412
Survivant miraculeusement à l'accident, le héros se voit secouru par quelques camarades, qui lui remettent immédiatement un fusil et l'invitent à aligner du nazi, pour changer. Comme toujours dans la série, ce jeune homme un peu chanceux ne sera pas le seul à être dirigé par nos soins durant la campagne : au total, les développeurs prévoient de nous faire endosser quatre costumes différents (deux soldats d'infanterie, l'un américain, l'autre canadien, un membre des commandos britanniques et un servant de char d'assaut polonais) afin de varier les expériences et les décors, surtout. D'après les développeurs, on devrait ainsi avoir l'occasion d'assister à la libération de Paris ; la présentation, elle, nous donnait un aperçu visuellement impressionnant de la bataille de Saint-Lô, avec son cortège d'explosions de toutes sortes.
La ville, en feu et en ruines, tremble sous les bombes et de loin en loin, on peut apercevoir des immeubles qui s'écroulent sous les coups de boutoir impromptus de l'aviation. En quelques minutes de jeu, le héros assiste ainsi à deux crashs d'appareils, l'un dans le clocher d'une église, l'autre en pleine ville, mais il n'a pas forcément le temps de constater les dégâts : entouré d'alliés braillant en se ruant à l'assaut, mitraillé de toutes parts par les forces allemandes et la vue brouillée par la fumée s'échappant d'un peu partout, il doit bien vite trouver un abri pour éviter de finir comme la plupart des camarades tombés juste devant lui, en plusieurs morceaux. Encore une fois, l'ambiance de ce nouveau volet a été terriblement soignée et les scripts, évidemment nombreux, semblent suffisamment soignés pour impressionner sans tirer la couverture à eux. A un moment, on peut ainsi assister à l'implosion d'un Q.G. allemand, dont l'étage se retrouve soufflé par une grenade, mais l'action continue tout de même. En règle générale, l'impression d'évoluer dans un "couloir" n'était pas des plus flagrantes et c'est plutôt bon signe, si le level design du reste de la campagne est à l'avenant bien sûr.
Pour autant, si Call of Duty 3 assure le spectacle, il s'avère comme convenu très similaire à son prédécesseur en termes de gameplay et utilise peu ou prou les mêmes ficelles, efficaces certes mais pas très originales. La seule véritable nouveauté semblait en fait être la close combat battle action, qui correspond en fait à des batailles scriptées au corps-à-corps : de temps à autre, un soldat ennemi nous saute à la gorge, son visage et ses bras passent en gros plan et on doit exécuter un enchaînement à la manette pour s'en débarrasser. En l'occurrence, il fallait bourriner L1 et R1, puis assurer un beau finish avec Y, pour trucider le nazi et continuer à avancer. Pas bien palpitant, même si Activision nous a assuré que des combos plus complexes seront nécessaires plus loin dans la partie. Visuellement, l'interface identique et la plupart des effets, assez similaires, confirment l'ambition de Treyarch : offrir aux joueurs un nouvel épisode de la qualité de Call of Duty 2, mais sans forcément révolutionner ou même simplement faire évoluer la série. L'implication limitée de ce dernier studio dans le développement explique d'ailleurs pourquoi Call of Duty 3, prévu sur consoles nouvelle génération, ne bénéficiera pas d'une version PC. Celle-ci reste la chasse gardée d'Infinity Ward.